michael.borgognon

Ma vie de Cracker

Janvier 2023

Oui les usagers de Crack sont en nette progression en Romandie, et particulièrement à Genève. Oui des problèmes de sécurités sont liés à cette augmentation. Mais je me refusais de partir sur mon enquête avec ces idées en tête : Il y a avait déjà eu des sujet sur les problèmes de violence liés au « crackers » dans les rues des Pâquis. Je voulais découvrir le quotidien des usagers de cette drogue. (sans tomber dedans non plus je ne suis pas un journaliste Gonzo)

J’habite à 100m du Local d’injection Quai 9 à Genève. Depuis longtemps, je fantasmais l’intérieur de cet endroit. Dans ma tête c’était une cour des miracle dépeinte par Dante : Rien à priori rien de très réjouissant. Il a donc fallu que je franchisse le seuil de cet endroit craint pour rentrer dans le quotidien de ses usagers.

J’y suis allé par étape. 2 jours sans caméra en trainant là, comme eux. 1 matinée avec la caméra mais sans vraiment la sortir en la laissant juste trainer. Et ensuite, enfin, j’ai pu avoir des témoignages : entre le journaliste et l’usager de drogues l’apprivoisement réciproque est doux et lent.

J’ai découvert un endroit remplis d’humanitéS aussi bien des soignants et accompagnateurs sociaux que des usagers. Pour oublier que c’est une cours des miracles abandonnés, on y glisse  beaucoup d’humour, de gentillesses et d’aides, sans jamais juger. On accompagne ces malades,  mais sans savoir jusqu’à où.

Avec ma caméra j’ai essayé de montrer cela, avec le minimum de jugement, montrer qu’avant tous ces drogués sont des malades. Et qu’ils ont une vie. Un vie qui tourne autour de deux uniques problèmes malheureusement antinomiques : trouver de quoi se faire le prochain trip et sortir de cette merde.